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Réalisme

Munch étudie une année à l’école technique avant de se consacrer très sérieusement à l’art. Il étudie les anciens maîtres, suit le cours de dessin de nu à l’école royale de dessin et obtient pendant un temps la correction du plus grand naturaliste norvégien de l’époque, Christian Krohg. Ses premières œuvres sont imprégnées d’un réalisme inspiré du réalisme français, et rapidement il se révèle comme un grand talent.

La maison de Munch à Åsgårdstrand

En 1885, Munch effectue un court séjour à Paris. Cette même année il commence son travail sur un tableau décisif  l’Enfant malade. Pour Munch, il s’agit de sa sœur Sophie. Il travaille longtemps sur ce tableau, à la recherche d’une première impression et d’une expression picturale satisfaisante pour transcrire une expérience personnelle douloureuse. Il renonce à l’espace et à la forme plastique et opte pour une composition rappelant une icône. La surface du tableau montre les signes d’un processus créatif difficile. La critique est très négative.

Les œuvres principales des années suivantes sont moins provocantes par leur forme. Inger à la plage en 1889 montre l’aptitude de Munch à la représentation d’atmosphère lyrique, dans la même veine que le néoromantisme de l’époque. Il peint ce tableau à Åsgårdstrand, une petite ville du littoral des alentours de Horten. Le littoral très sinueux, caractéristique de cette région, se retrouve comme leitmotiv significatif dans de nombreuses compositions de Munch.


France

À l’automne 1889, Munch a droit à une grande exposition de ses œuvres à Christiana, où l’État lui accorde une bourse d’artiste pour trois ans. Paris, où il devient pour un moment l’élève de Léon Bonnat, est une destination logique. Mais l’impulsion la plus importante, il la ressent en s’orientant dans la vie artistique de la ville. C’est à cette époque que perce un mouvement post-impressionniste avec plusieurs expériences anti-naturalistes. Cela a pour effet de libérer Munch. « L’appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette, » écrit-il, « tant que l’on ne peut pas l’utiliser au Paradis ou en Enfer. »

Peu après son arrivée à Paris, Munch reçoit la nouvelle de la mort de son père. C’est dans ce contexte que l’on interprète souvent la solitude et la mélancolie de son tableau Nuit (1890). L’intérieur sombre avec la seule figure à la fenêtre est totalement dominée par les tons bleus, une peinture « ton sur ton » qui rappelle les accords de couleur nocturnes de James McNeill Whistler. Cette œuvre moderne et unique est aussi une expression de la « décadence » des dernières années du XIXe siècle.

Lors de son exposition de l’automne 1891 à Christiana, Munch montre entre autres de la mélancolie. Dans ses tableaux dominent les grandes lignes courbes et les zones de couleurs homogènes, une simplification et une stylisation utilisée par Paul Gauguin et les synthétistes français. « Symbolisme – la nature a été formée dans une ambiance morale » écrit Munch.

À cette époque il réalise les premières esquisses de son œuvre la plus connue, Le Cri. Il peint également une série de tableaux dans un style impressionniste et pointilliste, avec des motifs de la Seine ou de la rue de parade de Christiana, Karl Johan. Mais ce qui intéresse surtout Munch, ce sont les impressions de l’âme et non celles des yeux.

Soirée sur L'avenue Karl-Johann

Soirée sur L'avenue Karl-Johann (1892)


La Belle Époque

À la Belle Époque, Munch essaie de finir sa frise. Il peint une série de nouveaux tableaux, certains dans des formats plus grands, partiellement empreints de l’esthétique du JugendStil. Pour le grand tableau Métabolisme (1898), il réalise un cadre en bois avec des reliefs sculptés. Il reçoit d’abord le nom de Adam et Ève et occupe la place centrale du mythe du péché originel dans la philosophie pessimiste de l’amour de Munch. Des œuvres comme La croix vide ou Golgotha (tous les deux de 1900) reflètent une orientation métaphysique de l’époque et sont également un écho de la jeunesse de Munch dans un milieu de piété.

Une relation amoureuse épuisante à cette époque conforte Munch dans le fait de vivre l’art comme une vocation.

La Belle Époque est une phase ininterrompue d’expériences. Un style décoratif et vif se manifeste, influencé par l’art des Nabis, notamment de Maurice Denis. Déjà en 1899, Munch peint La danse de la vie, tableau qui peut être résumé comme une « monumentalisation » personnelle et audacieuse de ce style décoratif. Une série de paysages du fjord de Christiana, études délicates et décoratives de la nature, sont considérées comme le paroxysme du symbolisme nordique. Il peint Les filles sur le pont, tableau classique chargé d’émotions, pendant l’été 1901 à Åsgårdstrand.

Golgotha

Golgotha (1900)


Décès

Plaque commémorative

Plaque commémorative sur la maison qu'il a occupé à Asgardstrand

 

 

Edvard Munch est décédé à Ekely, près d’Oslo en Norvège le 23 janvier 1944, un mois après ses 80 ans. Il lègue environ un millier de tableaux, 4 500 dessins et aquarelles et six sculptures à la ville d’Oslo, qui construit en son honneur le Musée Munch à Tøyen.

L’effigie d’Edvard Munch apparaît sur les billets de 1 000 krone, la monnaie norvégienne.

1000 krone

Billet de 1000 krone à l'effigie de Munch

 


Œuvres

Le Cri (Skrik, 1893) est probablement son œuvre la plus connue. Comme dans le cas de beaucoup de ses œuvres, il en a peint plusieurs versions. Le Cri est une pièce de la série La Frise de la Vie, que Munch a assemblée au tournant du siècle ; il traite d’une manière récurrente des thèmes de la vie, de l’amour, de la peur et de la mort.

Le Cri

Le Cri (1893)

La collection la plus importante de ses œuvres se trouve au Munchmuseet (le Musée Munch) à Tøyen dans Oslo. Quelques-unes de ses peintures se trouvent à la Nasjonalgalleriet, la galerie nationale d’Oslo. Le bar Dagligstuen de l’Hotel Continental d’Oslo possède de nombreuses impressions.

Le Cri et La Madone ont été volés le 22 août 2004 au musée Munch d’Oslo. Ils ont été récupérés dans des circonstances non connues en août 2006 en Norvège. Les deux œuvres ensemble sont estimées à 100 millions de dollars.

Plus d’oeuvres sur l’artiste :

http://www.youtube.com/watch?v=Au3XvuYdCcE&feature=related