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France

À l’automne 1889, Munch a droit à une grande exposition de ses œuvres à Christiana, où l’État lui accorde une bourse d’artiste pour trois ans. Paris, où il devient pour un moment l’élève de Léon Bonnat, est une destination logique. Mais l’impulsion la plus importante, il la ressent en s’orientant dans la vie artistique de la ville. C’est à cette époque que perce un mouvement post-impressionniste avec plusieurs expériences anti-naturalistes. Cela a pour effet de libérer Munch. « L’appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette, » écrit-il, « tant que l’on ne peut pas l’utiliser au Paradis ou en Enfer. »

Peu après son arrivée à Paris, Munch reçoit la nouvelle de la mort de son père. C’est dans ce contexte que l’on interprète souvent la solitude et la mélancolie de son tableau Nuit (1890). L’intérieur sombre avec la seule figure à la fenêtre est totalement dominée par les tons bleus, une peinture « ton sur ton » qui rappelle les accords de couleur nocturnes de James McNeill Whistler. Cette œuvre moderne et unique est aussi une expression de la « décadence » des dernières années du XIXe siècle.

Lors de son exposition de l’automne 1891 à Christiana, Munch montre entre autres de la mélancolie. Dans ses tableaux dominent les grandes lignes courbes et les zones de couleurs homogènes, une simplification et une stylisation utilisée par Paul Gauguin et les synthétistes français. « Symbolisme – la nature a été formée dans une ambiance morale » écrit Munch.

À cette époque il réalise les premières esquisses de son œuvre la plus connue, Le Cri. Il peint également une série de tableaux dans un style impressionniste et pointilliste, avec des motifs de la Seine ou de la rue de parade de Christiana, Karl Johan. Mais ce qui intéresse surtout Munch, ce sont les impressions de l’âme et non celles des yeux.

Soirée sur L'avenue Karl-Johann

Soirée sur L'avenue Karl-Johann (1892)