Bio

Edvard Munch

Edvard Munch (1863 - 1944)

Fils d’un docteur militaire ayant de fortes convictions religieuses, Edvard Munch vient au monde en 1863 à Loten, en Norvège. Les revenus de ses parents sont modestes, mais de son enfance, Edvard Munch retiendra surtout la maladie et la mort qui endeuillèrent sa famille, puisqu’il est à peine âgé de cinq ans lorsque sa mère et sa sœur décèdent des suites de la tuberculose. Ces décès lui donneront le goût des représentations morbides qui traitent avec brillant la psychologie humaine la plus sombre et la solitude des êtres.

En 1885, Munch se rend à Paris pour une courte excursion, où il est surtout influencé par l’impressionnisme. Il commence alors à peindre, sous le regard attentif de son professeur de l’époque qui n’est autre que le peintre naturaliste le plus célèbre de Norvège, Christian Krohg. En 1889, il retourne à Paris, mais cette fois-ci avec une bourse, et devient l’élève de Léon Bonnat. Un an plus tard, il fait la connaissance de Gauguin, dont il reçoit la plus forte impulsion. Ainsi, dans la célèbre Mélancolie, de 1895, Munch, tout comme le maître français, peint par larges aplats délimités par des contours sombres. Le dernier séjour parisien (1896-1898) se situe pendant la grande époque du symbolisme, période riche en évènements artistiques, en prises de position et en manifestes. Munch expose à la galerie Art Nouveau – si réputée qu’elle donne son nom à un style – et aux Indépendants. Il faut cependant attendre l’automne de l’année 1892, pour que Munch, grâce à une large représentation de son art, parvienne à se faire connaître du grand public. Car si son exposition est très contestée, l’artiste acquiert une certaine popularité.

Invité par l’Association des artistes berlinois, Edvard Munch s’installe à Berlin et devient un familier des cercles philosophico-artistiques dominés par l’ombre pesante et tragique de Nietzsche et par d’autres personnalités de Stindberg telles que le poète Polonais Stanislav Przybyszewski, le sculpteur norvégien Gustav Vigeland ou encore l’historien allemand Jules Meier-Graefe. En décembre 1893, au cours d’une exposition au Unter den Linden, il montre six peintures appelées « la Frise de la Vie », dont fait partie Le Cri, qui le rendra célèbre. Le succès de son œuvre provoque la fondation de la Sécession.

C’est à Berlin que Munch exécute ses premières lithographies et ses premières pointes sèches, puis les eaux-fortes et les gravures sur bois. Il deviendra un maître dans ces diverses techniques, reprenant sans cesse les thèmes de ses tableaux. Sa réputation est telle que, revenu à Paris, il reçoit moult commandes pour illustrer des ouvrages ou peindre des portraits. Son activité de décorateur est elle-aussi considérable : après la Frise de la viequi avait été exposée aux Indépendants en 1897, il travaille pour des mécènes allemands et scandinaves. Une série de peintures de paysage de fjord de Christiana, décoratives et sensibles de la nature, est considérée comme un des points culminants dans le symbolisme nordique. Mais son œuvre majeure reste la décoration de l’aula de l’université d’Oslo, à l’époque Christiana. Seulement, son art est qualifié de « dégénéré » par les nazis, et plus de 80 de ses œuvres exposées dans des musées allemands seront vendues.

Sa vision artistique fut souvent condamnée ou mal comprise, car comme Van Gogh, Munch appartient aux personnes ayant une certaine révolte, et dont l’activité créatrice et l’inspiration violente est indissociable d’une vie marquée par des évènements dramatiques. L’abus d’alcool aggrave son déséquilibre psychique, si bien qu’en 1908 il fait une grave dépression ; il ressasse jusqu’à la torture une tragique histoire d’amour qui se serait soldée par une fusillade dont il serait sorti blessé à la main gauche. Il n’oubliera jamais cette humiliation, jusqu’à l’obsession. Il meurt dans sa propriété d’Ekely, au bord du fjord d’Oslo, le 23 janvier 1944.

Edvard Munch peut être considéré comme le pionnier de l’expressionnisme dans la peinture moderne. Il est très tôt réputé pour son appartenance à une nouvelle époque artistique en Allemagne et en Europe centrale, et son œuvre et son importance sont aujourd’hui reconnues en Europe et dans le monde. Les œuvres de Munch les plus connues sont celles des années 1890, notamment Le Cri. Sa production ultérieure attire toutefois de plus en plus d’attention et semble inspirer tout spécialement les artistes actuels.

« L’appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette, tant que l’on ne peut pas l’utiliser au Paradis ou en Enfer. »   Edvard Munch

Signature d'Edvard Munch

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